Que se cache t-il derrière ce mot étrange de myiase? La myiase est une maladie cutanée qui peut affecter les animaux et notamment les lapins et ce particulièrement pendant les épisodes de chaleurs estivales. Comment survient-elle? Peut-on s’en prémunir? Et que faire si votre lapin est atteint par cette maladie? Voici quelques éléments auxquels je vous propose de répondre.
La myiase…une infection à ne pas prendre à la légère
La myiase est une infection cutanée qui touche les animaux et qui survient surtout en été lorsque les températures sont hautes et que les mouches prolifèrent. C’est effectivement dans ce contexte que les mouches viennent pondre leurs œufs sur le lapin et que les vers une fois éclos s’introduisent dans la peau de votre boule de poils. Peu ragoutant, une fois votre animal infesté, une odeur nauséabonde se fait sentir et c’est souvent comme ça que certains propriétaires prennent conscience que leur animal est malade.
Quelles sont les causes de cette infection?
Généralement, les mouches viennent pondre dans des endroits chauds et humides et c’est d’ailleurs pour cela que la majorité des lapins infestés sont des lapins qui souffrent déjà de certaines pathologies (problèmes urinaires, problèmes digestifs, plaies ouvertes, fractures…) propices à attirer l’insecte. Les mouches choisissent très majoritairement de pondre au niveau de la région postérieure notamment vers les organes génitaux et l’anus souvent souillés ou mal nettoyés quand votre animal est malade ou sujet à de la diarrhée etc.
Ainsi, si votre lapin a souvent le fessier mouillé ou humide du fait d’une maladie urinaire ou digestive, il est particulièrement vulnérable aux attaques de mouches et donc à la myiase. Aussi, quelques recommandations s’imposent dans ce cas bien précis: prenez d’abord conseil auprès de votre vétérinaire qui saura vous conseiller au mieux au vu de la pathologie de votre lapin, pensez à regarder tous les jours la région ano-génitale de votre lapin afin de vérifier qu’il est propre, essuyez-le du mieux que vous pouvez et nettoyez en désinfectant avec du vinaigre blanc les endroits où votre lapin fait ses besoins.
Comment agir pour limiter les risques
Mais si le lapin ne souffre pas de pathologie particulière, certaines bonnes pratiques sont néanmoins à mettre en place au quotidien pour limiter tout risque d’infection. Car si un lapin sain a moins de chance d’être touché par la myiase, il n’est pas pour autant intouchable.
Avec les fortes chaleurs, on a tendance à ouvrir davantage nos intérieurs. Or, c’est majoritairement à ce moment précis que les mouches font leur apparition et il devient difficile une fois rentrées de les déloger. Si vous êtes dans un endroit particulièrement infesté de mouches, il serait peut-être nécessaire de poser une moustiquaire qui limiterait la prolifération des insectes.
Autrement, voici quelques conseils:
- Changer les gamelles d’eau de votre lapin mais aussi celles de vos autres animaux quotidiennement
- Nettoyer les coins et recoins personnels de vos animaux en prenant soin d’enlever les crottes, les résidus alimentaires (des cages, enclos…)
- Changer la litière plus souvent
- Désinfecter les endroits où des résidus d’aliments peuvent s’accumuler (table, gamelle, sol, tapis…)
- Brosser votre lapin et ausculter-le quotidiennement
- Vérifier ses plaies
- Essuyer et sécher tous les endroits humides
- Vider, nettoyer et désinfecter les gamelles de nourriture (extrudés, verdure…)
- Fermer, jeter et désinfecter avec du vinaire blanc les poubelles
- Eviter au maximum de laisser s’abimer les fruits et légumes
Que faire en cas d’infection?
Si vous repérer que votre lapin est infecté, s’il est anormalement fatigué, qu’il se gratte, qu’il est amorphe, ou qu’une odeur anormale survient, une seule chose à faire, consulter d’urgence votre vétérinaire.
Si vous repérez que les asticots sont sur sa peau et pas encore à l’intérieur de la chair et que votre lapin est en bonne forme, je ne peux que vous conseiller d’intervenir vous-même si vous vous en sentez capables. Dans ce cas là, lavez vous les mains, placez votre lapin dans un endroit stable, munissez-vous d’une pince, retirez les œufs de mouches et asticots (à jeter dans un récipient avec de la javel par exemple puis dans un sac hermétique ensuite), lavez la peau infestée de votre lapin avec de l’eau et du savon si possible avec une compresse stérile et appelez le vétérinaire si vous constatez une plaie ou que vous avez un doute. Attention il ne s’agit pas ici de jouer aux apprentis vétérinaires mais d’intervenir avant que l’infection empire!
Pour voir à quoi ressemble la myiase chez le lapin, je vous renvoie à cet article.
Quels risques pour un lapin infesté?
Selon l’avancée de la maladie, les conséquences peuvent être plus ou moins graves. En effet, cela peut aller de la simple plaie irritée en surface à une infection sous cutanée voire pire. En effet, les vers une fois sous la peau, envahissent les tissus superficiels et profonds en les infectant durablement, ce qui peut causer des lésions irrémédiables et causer la mort du lapin.
Si votre lapin est pris en charge à temps, il sera peut-être hospitalisé quelques jours par le vétérinaire afin que celui-ci désinfecte la lésion, le soigne voire suture certaines plaies. Des pommades sont généralement données en traitement et un antibiotique peut aussi être prescrit. Enfin, il vous sera sans doute conseillé d’utiliser un spray insecticide pour éviter que les mouches pondent à nouveau et infectent votre lapin.
Pour limiter au maximum le risque que cette maladie touche votre animal, il est vivement conseillé d’avoir une bonne hygiène en ce qui concerne l’environnement et le lieu de vie de votre lapin et de le manipuler quotidiennement afin de voir que tout va bien, que son pelage est sain, qu’il n’a pas de douleur, de plaies etc…
Aucun de mes lapins n’a été atteint par cette maladie, mais avec des étés de plus en plus chauds et des hivers de moins en moins froids, je constate que certains insectes vecteurs de maladies- comme la mouche ou encore le moustique- prolifèrent et ce, durant des périodes de plus en plus longues ce qui peut potentiellement augmenter le risque d’infection et de maladie de ce genre.