Maladie

La pododermatite

La pododermatite est une inflammation progressive du dessous des pattes des lapins. Elle est gênante, douloureuse mais peut aussi être grave si elle n’est pas prise à temps et soignée avec des produits adaptés. Comprendre les mécanismes de cette pathologie est essentiel pour prévenir tous risques pour votre lapin.

Qu’est-ce qu’une pododermatite?

C’est une inflammation des tissus qui affecte le dessous des pattes des lapins mais aussi celle d’autres animaux. A première vue, elle s’apparente à de grosses rougeurs au niveau des talons, comme si la peau était abimée, creusée ou brulée, cela ressemble à de petits ronds rouges vifsDans les premiers instants, on ne se rend pas forcément compte de l’apparition de ces symptômes car les poils au niveau des talons « cachent » en partie les plaies. Et c’est bien là tout le problème, car très souvent on découvre cette pathologie tardivement… lors d’un contrôle chez le vétérinaire, ou lorsque l’on identifie une gêne ou une posture différente chez notre lapin.

Apprendre à repérer les premiers signes

En effet, si au début on peut penser que la plaie ne fait pas souffrir notre lapin, celle-ci va évoluer assez rapidement et entrainer chez lui des douleurs lors de ses déplacements ou certaines routines comme lorsqu’il se positionne sur ses pattes arrières pour laver ses oreilles. On observe, par exemple, que la posture pour se déplacer n’est pas la même, que le lapin a tendance à plus appuyer sur le devant de ses pattes arrières, qu’il se replace plusieurs fois avant de trouver sa position…

Le lapin est un animal qui souffre en silence, aussi si ses déplacements semblent plus laborieux qu’avant, s’il rechigne à faire des choses qu’il faisait avant (monter les escaliers, faire des bonds…) ou pire qu’il mange peu ou pas, c’est que votre lapin est en souffrance et vous devez impérativement prendre rdv avec votre vétérinaire NACS

Lorsqu’un lapin a mal, il change ses habitudes, il est prostré, il mange moins, se cache ou se lave peu voire plus du tout: tous ces signes doivent vous alerter!

Posture qui laisse présager d’une douleur: le lapin n’est pas posé sur ses pattes mais sur la pointe de celles-ci avec le postérieur légèrement relevé

Une pododermatite, si elle est prise à temps reste quelque chose de bénin mais il ne faut pas attendre pour consulter car les plaies peuvent s’infecter, créer des escarres et atteindre l’os et les tendons musculaires de votre boule de poils. Donc non, ce n’est pas une affection anodine ou un simple petit bobo!

C’est pour cette raison qu’il est important d’apprendre à identifier ce qu’est une pododermatite et voir les dégâts de cette pathologie chez le lapin.

Comment survient- elle?

La pododermatite est une affection courante chez les lapins de compagnie et cela est souvent dû à leur mode de vie. En effet, dans leur milieu naturel, les lapins vivent sur des terrains souples c’est à dire sur des sols terreux ou herbeux et se déplacent essentiellement en faisant des bonds et en prenant appui sur le bout de leurs pattes. Ils se meuvent de manière aisée, sans contraintes et leurs pattes sont adaptées à ce milieu où ils peuvent s’agripper grâce à leurs griffes.

Pour les lapins de compagnie, ce n’est pas la même chose puisqu’ils doivent s’adapter à l’environnement du foyer familial, et aux installations et autres matériaux de la maison.

On sait que:

  • les sols dures (carrelage,…) ou irritants (moquette…)
  • l’inactivité 
  • la souillure (par les excréments) de la litière ou de son espace à vivre
  • la vie en cage
  • l’excès de poids
  • un handicap

sont des facteurs qui favorisent l’apparition de cette pathologie. C’est pour cette raison qu’il est essentiel pour votre lapin de vivre en liberté ou semi-liberté afin qu’il puisse se mouvoir, faire de l’exercice et ne pas rester statique. Avec l’âge, les lapins ont tendance à développer cette inflammation car ils réduisent généralement leurs activités et sont plus sédentaires qu’auparavant, il faudra donc surveiller ses pattes pour éviter l’apparition des premier signes de la pododermatite!

Limiter les risques

Vous l’aurez compris, on peut agir en amont en prenant les bonnes décisions concernant le mode de vie que l’on veut offrir à son lapin, et cela passe d’abord par une vie en liberté et un entretien régulier de sa litière. En effet, l’hygiène ne doit surtout pas être relégué au second plan, c’est quelque chose d’indispensable car les excréments sont acides et peuvent présenter des bactéries capables d’infecter les plaies de votre Grandes Z’Oreilles. Les pattes des lapins sont un peu comme les fesses des bébés…parce qu’on doit changer la couche de ses derniers pour éviter les irritations et les infections, on fait de même avec la litière de son lapin!

Il est aussi utile de vérifier fréquemment le dessous des pattes de son lapin, en hésitant pas à soulever légèrement les poils épais des pattes arrières pour vérifier que la pododermatite ne se cache pas sous cette toison. L’observation du comportement de votre animal est quelque chose d’essentiel; n’oubliez pas qu‘il parle avec son corps!

Si malgré tout cela, votre lapin développe une pododermatite, votre vétérinaire NAC saura vous orienter au mieux et proposer un traitement adéquat.

Comment la soigner?

Si jamais vous observez la dite plaie– et seulement dans le cas où la plaie correspond à un rond rouge sans poils (voir ci dessous la phase numéro 1)- au niveau des pattes de votre lapin, je vous déconseille de poser un pansement dessus pour éviter tout risque de sur- infection.

Il est préférable de laisser la plaie à l’air libre et pourquoi pas de la désinfecter avec de la Bétadine deux fois par jour avec une compresse stérile. Mais cela doit être fait seulement si vous n’obtenez pas de rendez- vous immédiat avec votre vétérinaire et que cette pratique n’est pas déconseillée par ce dernier suivant l’état de santé de votre lapin!

Attention toutefois, il se peut que votre lapin ne se laisse pas faire, soit parce qu’il a mal soit parce qu’il ne veut pas être manipulé à ce moment précis; dans ces cas là, ne le forcez pas, cela pourrait être contreproductif car vecteur de stress pour lui!

Des traitements naturels 

Le Docteur Jean François Quinton conseille dans son livre Soins du lapin de compagnie. Bien-être et maladies, de: « masser le dessous des pattes avec une goutte d’huile essentielle d’hélichrysum, qui a la propriété de stimuler la circulation dans les tissus, de limiter l’inflammation et de favoriser la circulation ».

Toujours dans le cadre d’une plaie superficielle, il peut être appliqué en petite quantité un mélange réalisé maison avec du miel et un corps gras de type huile de coco ou huile d’amande douce. Il s’agira ici de déposer un peu de cette préparation en massant légèrement pour faire pénétrer sur la zone concernée.

J’ai aussi entendu dire que le recours à l’argile verte en cataplasme était possible dans certains cas mais toujours sous l’autorité d’un vétérinaire car l’argile ne doit en aucun cas être ingérée par votre lapin au risque de le rendre malade!

En cas de début de pododermatite et dans le cas où votre lapin ne présente aucun signe de douleurs ni de changement dans son comportement, certaines de ces astuces naturelles peuvent être mises en place avant un rdv avec le vétérinaire et sous réserve de lui avoir demandé conseil!

L’automédication sur son animal doit se faire avec l’avis de votre vétérinaire, votre capacité à pouvoir soigner votre lapin et la volonté de celui-ci à se laisser faire.

Un traitement adapté suivant l’avancement de la plaie

La pododermatite est une pathologie difficile et longue à soigner, qui peut par ailleurs survenir plusieurs fois au cours de la vie d’un lapin. Elle ne doit pas être prise à la légère car elle se développe rapidement et suivant son avancée, le traitement peut être très lourd pour l’animal.

Il existe, en effet, différents stades:

Sources: Depecheveterinaire.com et Vétocourtiade

Phase numéro 1: plaie superficielle, zone rouge sans poils

Un traitement local est mis en place. Le vétérinaire propose généralement un désinfectant et une pommade cicatrisante à appliquer sur la plaie deux à trois fois par jour durant plusieurs jours ou semaines.

Phase numéro 2: plaie infectée et creusée sous forme d’ulcère purulant

Un traitement local plus fort est alors proposé. En cas de douleurs, un anti inflammatoire est préconisé ainsi qu’un antibiotique si l’infection est importante.

Phase numéro 3: plaie profonde qui atteint l’os et les tendons

Un traitement global est proposé au petit patient et le recours à la chirurgie peut être envisagé. Ici le lapin est en souffrance, des antibiotiques et anti-inflammatoires seront sans doute administrés.

Les traitements de confort

Suivant l’état des plaies et le parcours médical de votre boule de poils, des séances de laser pourront être proposées ainsi que le recours aux bandages ou aux chaussettes sur-mesure, afin de permettre une meilleure cicatrisation. Ces solutions doivent être discutées en amont avec votre vétérinaire NACS car rien de tout cela n’est anodin et surtout chaque dispositif rentre dans le cadre d’une prise en charge globale de votre lapin.

Pour les bandages et chaussettes, j’insiste sur le fait qu’ils doivent être faits sur- mesure pour chaque lapin. Généralement, les vétérinaires spécialisés ont un réseau permettant d’accéder à des fabricants spécialisés. Si ce n’est pas le cas pour votre vétérinaire, je vous invite à aller sur la page Chaussettes et Grandes Oreilles et Medirabbit qui sauront répondre à vos questionnements sur le sujet!

Source: Anidoc ‘ Clinique vétérinaire

Attention toutefois en ce qui concerne les chaussettes: celles-ci ne doivent pas être mises n’importe comment. Il faudra donc un peu d’entrainement avant de réussir à les enfiler convenablement et sans faire de mal à votre lapin. Les lapins sont assez récalcitrants dès que l’on touche à leurs pattes, alors soyez patients, calmes mais décidés une fois que vous êtes prêts à passer à l’action.

 

La pododermatite n’est pas une affection à prendre à la légère car elle évolue rapidement et peut entrainer des séquelles durables pouvant aller jusqu’à l’amputation. Pour autant si elle est prise en charge au plus tôt, elle peut être soignée durablement à conditions de bien suivre le traitement prescrit et d’être assidu dans les soins.

 

 

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